Mes activités au quotidien

  • Conseillère régionale d'Aquitaine,
  • Députée Suppléante de Noël Mamère et
  • Membre du Parti Socialiste

vendredi 20 mai 2011

L’intimidation par la plainte.
Une plainte a été déposée contre moi auprès du procureur de la République : une plainte pour entrave à la liberté de manifestation par l’association « Oui à la Vie » qui organise une « Marche pour la vie » le 21 mai dans les rues de Bordeaux.

L’avortement est un droit fondamental gagné de haute lutte en 1975, qui permet aux femmes, au même titre que l'accès à la contraception, de disposer librement de leur corps et de choisir. De 1975 à 2001, ce droit à disposer de son corps s’est amélioré grâce aux combats menés par les femmes :

Il semble qu’il soit nécessaire de rappeler les dates clés de la conquête du droit à l’avortement en France :

1975 : le droit à l’avortement, droit fondamental, est gagné de haute lutte (loi Veil). Il permettra désormais aux femmes, au même titre que l’accès à la contraception, de disposer librement de leur corps et de pouvoir choisir.
1982 : les femmes obtiennent le remboursement de l’avortement.
2001 : avec la loi Aubry, les femmes obtiennent l’allongement du délai de 10 à 12 semaines, la suppression de l’obligation de l’autorisation parentale pour les mineures, la suppression de l’entretien préalable obligatoire, et la possibilité de choisir la technique d’avortement.

Malheureusement, des freins pour l’accès à ce droit demeurent. D’abord sur le plan matériel, parce que la loi de 2001 n’a jamais été appliquée dans son intégralité, et qu’avec la loi HPST ("Hôpital, patients, santé, territoire") dite loi Bachelot, les établissements de santé ont été regroupés, ce qui a eu pour conséquence la fermeture d’hôpitaux de proximité, de maternités et de centres d’interruption volontaire de grossesse. Mais aussi sur le plan psychologique, avec l’organisation d’ « une marche pour la vie » comme celle organisée à Bordeaux par la structure « oui à la vie", réfractaire au droit à l’avortement. Toutes ces raisons entravent et perturbent une décision qu’une femme devrait prendre seule, sans influence aucune.

Pour réaffirmer que l’avortement est un droit et parce je ne céderai jamais à l’intimidation par la plainte d’un groupe qui souhaite remettre en cause le droit des femmes à l’avortement, je serai présente à la manifestation organisée par le collectif bordelais aux droits des femmes ce samedi 21 mai à 13 heures Place de la Comédie à Bordeaux. Aucune plainte ne pourra entamer ma détermination à défendre les droits des femmes : il est des causes pour lesquelles la crainte d’un procès n’est rien !