Mes activités au quotidien

  • Conseillère régionale d'Aquitaine,
  • Députée Suppléante de Noël Mamère et
  • Membre du Parti Socialiste

mercredi 26 mai 2010

Education, laïcité et droits des femmes : les défis de la République face aux intégrismes

A l’invitation de Naïma Charaï, conseillère régionale, et de Matthieu Rouveyre, conseiller municipal et conseiller général de Bordeaux, Caroline Fourest, journaliste et essayiste, sera présente à Bordeaux ce samedi 29 mai 2010, et y donnera une conférence de presse en présence de nombreux élus locaux, sur le thème de la laïcité et de l’école à 11 heures 30, au restaurant l’Oiseau Cabosse (30 rue Ste Colombe à Bordeaux)

Face à la « marche pour la vie » organisée par des associations intégristes anti-IVG, le Collectif Bordelais pour les Droits des Femmes appelle à un grand rassemblement « pro-choix » samedi prochain, 29 mai, à 12h30 devant le Grand Théâtre.

Attachés à la laïcité et aux droits des femmes, nous serons aux côtés des associations féministes qui se heurtent quotidiennement au lobbying des intégristes et au crédit qu’accorde le Gouvernement à leurs thèses : hier comme aujourd’hui, les pouvoirs publics se montrent frileux, pour ne pas dire complices de dérapages inquiétants.

Ceux qui prieront contre l’IVG dans les rues de Bordeaux samedi sont pour beaucoup des fidèles de l’Eglise St Eloi, ceux-là même qui financent l’école St Projet, dont le dangereux enseignement a été mis en lumière par une récente enquête journalistique, par laquelle nous avons assisté médusés à des cours d’histoire révisionnistes et entendu des propos racistes et antisémites, insoutenables dans la bouche d’enfants encore très jeunes.

Cela pose nécessairement la question des écoles hors contrat, de leur contrôle et de leurs conditions d’existence au sein de la République.

Féministe et experte des questions de laïcité, Caroline Fourest engagera le débat sur ces questions avec de nombreux élus locaux, avant de se rendre au rassemblement pro-choix. Seront présents lors du débat et au rassemblement : Gérard Boulanger, conseiller régional délégué à la citoyenneté et à la culture, Michèle Delaunay, Députée de la Gironde, , Vincent Feltesse, Président de la Communauté Urbaine de Bordeaux, Ludovic Freygefond, Vice-président du Conseil régional d’Aquitaine, Noël Mamère, Député de la Gironde, Jacques Respaud, Président des élus socialistes de Bordeaux et Gilles Savary, Vice-président du Conseil général de la Gironde...

samedi 15 mai 2010

Libre choix
Heureuse de vous annoncer la venue de Caroline Fourest à Bordeaux le samedi 29 mai prochain. Vous la connaissez certainement... C’est une féministe, une laïque combattante contre toutes les formes d’intégrisme. Et ce que j’apprécie chez Caroline, c’est qu’elle le fait avec vérité et talent.
Il y a très longtemps que je ne m’étais pas emballée de cette manière pour une personne si éclectique et pleine de caractères. Cette femme de notre époque représente si bien notre génération de femme libre défendant ses convictions avec fougue et sincérité. Et cela fait tellement du bien d’avoir une telle personnalité attachée à la cause des femmes et à la défense de leurs libertés.
Nous avons donc une grande chance de l’avoir parmi nous le samedi 29 mai pour une conférence sur la laïcité et de pouvoir compter sur sa présence pour une manifestation des pro choix organisé par le collectif bordelais pour les droits des femmes place de la Comédie(Grand Théatre) à 12h30.
Merci Caroline de venir soutenir ce combat pour l’égalité, bataille précieuse pour l’émancipation des femmes. Heureuse de t’accueillir à Bordeaux auprès de tes pairs.

vendredi 7 mai 2010

Tribune "Toujours Oubliés par la République" publiée dans le Nouvel Observateur le 07mai 2010

A l'approche des célébrations du 8 Mai 1945, Stephane Hessel, Naïma Charaï et Alain Rousset rappellent le caractère insoutenable des discriminations dont sont victimes les anciens combattants issus des anciennes colonies.

2010, année de l’Afrique. La France célèbre avec 14 des ses anciennes colonies le cinquantenaire des Indépendances africaines. L’occasion de regarder sereinement notre passé commun et ces 50 ans de discriminations qui touchent les anciens soldats de l’empire français. Faudra-t-il, tous les 8 mai, rappeler au bon souvenir de la République les milliers d’anciens combattants qui attendent de percevoir une pension militaire de retraite équivalente à celle de leurs frères d’armes français ?

Goumiers, spahis, zouaves, tirailleurs ont vu leurs pensions militaires de retraite cristallisées en 1959, c’est à dire gelées, par rapport à celles des Français. Selon les nationalités, les différences de revenu peuvent varier de 1 à 8…

Sous le coup de l’émotion suscitée par le film Indigènes, la retraite du combattant (555 € par an) et la pension d’invalidité ont été décristallisées pour que toutes les personnes ayant participé aux combats soient traitées enfin de manière égale. Mais il n’en va pas de même pour les retraites des anciens militaires ayant servi plusieurs années dans l’armée française, qui s’élèvent à 630 € par mois pour un Français contre seulement 54 € pour un Marocain, à grade équivalent. L’Etat invoque une hypothétique parité de pouvoir d’achat pour justifier cet écart…

La France refuse que ces hommes puissent percevoir dans leur pays une pension militaire de retraite égale à celle d’un Français mais leur accorde un droit de séjour qui leur permet de bénéficier du minimum vieillesse s’ils résident en France plus de neuf mois. Cette situation est proprement aberrante.

En janvier dernier, au terme d’une bataille juridique épuisante, Mohammed Mechti et 5autres compagnons marocains ont obtenu gain de cause devant le tribunal administratif de Bordeaux, le Gouvernement se voyant contraint de revaloriser leur pension au niveau de celle des Français. Mohammed Mechti avait 91 ans. Trop tard pour en profiter : il est décédé au lendemain de ce jugement, loin des siens, alors qu’il s’apprêtait à rentrer définitivement au Maroc.

Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que ces hommes qui ont versé leur sang pour la France puissent vivre leur vieillesse dans la dignité ? Il ne s’agit pas de décerner des médailles ou des diplômes mais de permettre à des personnes âgées d’être traitées avec respect et humanité. On ne peut leur demander d’engager une procédure judiciaire longue et onéreuse pour réclamer leur dû. Et si le jugement de Bordeaux fait jurisprudence, il reste qu’il s’appuie sur un accord spécifique entre la France et le Maroc ; en sont exclus par exemple les Tirailleurs Sénégalais.

Le Gouvernement croit faire un geste de bonne volonté en permettant à tout ancien combattant de percevoir la même pension militaire de retraite quelle que soit sa nationalité… à condition de résider en Europe. Or c’est bien là qu’est le nœud du problème : pourquoi obliger des vieillards à vivre seuls, en exil au crépuscule de leur vie alors qu’ils n’aspirent qu’à passer leurs derniers jours entourés des leurs, avec les mêmes droits que leurs frères d’arme? Ne serait-ce pas le plus beau signe de réconciliation et d’appui au développement à adresser aux ressortissants des anciennes colonies françaises que de restaurer cette égalité de traitement entre tous les anciens combattants de l’armée française, quel que soit leur lieu de résidence?

Depuis quelques années, cette injustice est dénoncée de toute part. Après le Conseil d'Etat et la Halde, la Cour des Comptes vient de demander l'alignement automatique et intégral du régime de tous les pensionnés. Saisi par un justiciable, c'est prochainement le Conseil constitutionnel qui devra se prononcer.

Mais est-il décent de laisser les tribunaux trancher alors qu’il s’agit d’une question éminemment politique ? La République est-elle si affaiblie qu’elle n’a plus les moyens de son honneur ? Où sont les valeurs pour lesquelles elle fit combattre ses « Indigènes » ? Comment parler d’intégration en France aux descendants de ces combattants si l’engagement de leur grand-père ou de leur arrière-grand-père est traité par le mépris et l’exclusion ?

C’est à la Nation de prendre ses responsabilités. C’est tout le sens d’une proposition de loi déposée en octobre 2008 à l’Assemblée nationale… et qui n’a toujours pas été examinée. On ne peut accepter que ces hommes meurent les uns après les autres, dans un oubli volontaire de la République, alors que nous avons encore la possibilité d’agir.

Par Naïma Charaï, présidente des Oubliés de la République, Stéphane Hessel, rédacteur de la DUDH et Alain Rousset, député de Gironde

mardi 4 mai 2010

L’Ecole publique et laïque : seul cadre pour protéger les enfants de toute forme d’intégrisme !

L’École est le lieu de l’apprentissage, de la rencontre des autres, de la construction et donc de l’émancipation. L’école se doit d’être un cadre qui protège et instruit afin de forger des citoyens ouverts et tolérants.

Lors de la diffusion de l’émission «Les Infiltrés » le 27 avril 2010, chacun a pu constater les dérives très graves du traditionalisme religieux et les propos insoutenables tenus par certains élèves et professeurs d’une école hors contrat. Au-delà de la condamnation ferme de ces propos et de la demande de poursuites nécessaires, nous devons nous interroger sur la gravité des discours véhiculés par l’école catholique traditionaliste Saint Projet. Alors que les intéressés nient les liens qui les unissent à l’Eglise Saint Eloi, il faut rappeler que cette école dépend de l'Institut du Bon Pasteur, dont le supérieur général n’est autre que l'abbé Philippe Laguérie, ancien curé de l'église traditionaliste parisienne Saint-Nicolas du Chardonnet, aujourd’hui en charge de Saint Eloi à Bordeaux.

Les discours tenus par certains élèves sont intolérables car clairement racistes et antisémites. Il en va de même pour ceux du professeur d’histoire qui compare fièrement la Waffen SS à une armée d’élite et glorifie le Maréchal Pétain. Ces propos n’ont pas droit de cité dans notre République et donc dans cette école hors contrat.

Nous demandons aujourd’hui la communication du rapport de l’Inspection d’Académie concernant cette école et l’ensemble des écoles hors-contrat, qui doivent être d’avantage et plus sévèrement contrôlées (cf question écrite de Michèle Delaunay). Nous demandons également la fermeture de cette école qui, d’après le reportage, ne paraît pas exiger de diplôme pour engager ses enseignants et se mettrait donc hors la loi.

Sur des sujets aussi graves, la République ne saurait souffrir d’aucune exception. Nous ne pouvons accepter de telles dérives et réaffirmons notre volonté de faire appliquer la loi sur l’ensemble du territoire national.

Premiers signataires:
Naïma Charaï (Conseillère Régionale d’Aquitaine)
Matthieu Rouveyre (Conseiller Général de la Gironde, Conseiller Municipal de Bordeaux)
Michèle Delaunay (Députée de la Gironde)
Noël Mamère (Député de la Gironde)
Martine Faure (Députée de la Gironde)
Françoise Cartron (Sénatrice de la Gironde)