Mes activités au quotidien

  • Conseillère régionale d'Aquitaine,
  • Députée Suppléante de Noël Mamère et
  • Membre du Parti Socialiste

samedi 27 février 2010


Article Sud-Ouest par Xavier Sota

L'HISTOIRE. L'élue socialiste ne dînera pas avec le ministre de l'Identité nationale qui l'avait invitée pour la Journée de la femme.Éric Besson et Naïma Charaï ne dîneront pas ensemble « Au début j'ai vraiment pensé qu'il s'agissait d'un canular. Mais ce n'en était pas un », raconte Naïma Charaï, conseillère régionale socialiste sortante. Cette semaine, le ministère de l'Identité nationale piloté par l'ancien socialiste Éric Besson a fait l'assaut de son secrétariat particulier. Il s'agissait de convier l'élue à un dîner organisé au ministère autour de « femmes s'étant distinguée » dans le cadre de la Journée de la femme du 8 mars prochain. « Après deux appels, j'ai directement eu en ligne un membre du cabinet du ministre. »
Besson cet inconnu
Et comme de bien entendu, elle a décliné l'invitation : « J'ai trop peur qu'un charter m'attende à la sortie. » Une question demeure toujours sans réponse : pourquoi a-t-elle été invitée ? « Je ne sais pas. Je n'ai jamais rencontré Éric Besson, nous nous sommes croisés une fois du temps où il était au PS. Mais là, je ne comprends pas. »
Est-ce au titre de ses fonctions de présidente de la commission de la lutte contre les discriminations au sein de l'Association des régions de France, ou de son statut de membre du conseil d'administration de l'Agence de cohésion sociale ? Mystère. Contacté hier, le ministère de l'Identité nationale n'a pas répondu.
Une autre hypothèse tient aussi la corde. Le clash intervenu entre Naïma Charaï et Noël Mamère, dont elle est suppléante, à propos de la loi sur la burqa (lire nos précédentes éditions). Le député maire de Bègles l'avait présentée dans un débat comme musulmane opposée à une loi sur la burqa. Or elle est athée et en faveur d'une législation.
Quel que soit la raison de l'invitation, Naïma Charaï aurait de toute façon dit non. « Il est impensable que je puisse m'y rendre. J'ai signé un appel pour la suppression de ce ministère dont l'intitulé même est choquant. Ensuite, Éric Besson a orchestré ce débat sur l'identité nationale. Au lieu de rassembler les Français autour de valeurs communes, ce débat a accentué les divisions et a ouvert la porte à bien des dérapages. ».
http://www.sudouest.com/gironde/actualite/article/880616/mil/5761565.html

mardi 23 février 2010

Mon discours de Talence

Chers amis, Cher(e)s Camarades, Cher Alain Président, Cher Vincent, Cher Gilles, Cher Ludovic, Chère Régine, Chère Anne Marie, Cher Michel Cambarnousse, Chère Claire, Chèr-e-s élu-e-s et particulièrement ceux de la 3ème circonscription et à tous les secrétaires de sections et amis de la 3ème circonscription qui ont œuvré pour faire de cette rencontre une réussite, Chers amis du MJS. Et bien sur Merci aux colistiers et colistières dans cette élection Anne marie Cocula, Isabelle Boubineau, Philippe Barbe, François Pelligrini et notre benjamine Juliette Perchepied, Chèr-e-s ami-e-s candidat-e-s de la Gironde.

Ce soir, je suis madame loyale et je vais essayer de tenir mon rôle.

Fidèle à mes valeurs, fidèle à ce qui a motivé mon engagement politique. Cet engagement chevillé au corps c’est celui de la laïcité.

Aujourd’hui, plus qu’hier il est important de réaffirmer nos principes fondateurs.
Oui, nous sommes les héritiers, les héritières de Jaurès qui disait si justement dans son discours de Castres « Il n’y a pas d’égalité des droits si l’attachement de tel ou tel citoyen à telle ou telle croyance, à telle ou telle religion, est pour lui une cause de privilège ou une cause de disgrâce. Dans aucun des actes de la vie civile, politique ou sociale, la démocratie ne fait intervenir, légalement, la question religieuse. »

Fille d’immigré, malmenée pendant des mois par le débat sur l’identité nationale. J’ai mal à ma France.

Je voulais faire référence à Michèle Delaunay qui lors de l’inauguration de la permanence des régionales nous disait dans cette élection nous devons faire preuve de fraternité. Michèle tu nous disais que si les rois mages Melchior, Gaspard et Balthazar avaient frappé à notre porte en 2010 avec le Ministère de l’identité nationale ils n’auraient pas obtenu le droit d’asile et auraient sûrement été reconduits à la frontière. Pour ma part si ce ministère avait existé dans les années 70 mes parents et notamment ma mère n’aurait pas pu obtenir un titre de séjour dans le cadre du regroupement familial et je n’aurais pas pu être aujourd’hui candidate aux régionales auprès de vous et auprès de toi Alain.

Alors dîtes le partout autour de vous le processus d’intégration fonctionne.

Le mal qui ronge notre pays aujourd’hui est celui des inégalités sociales et des discriminations. Le mal qui ronge notre pays ce sont les cadeaux fiscaux donnés aux plus riches alors qu’on démantèle l’école publique (on assiste à l’un des plus grands plans sociaux dans un silence quasi-total) le mal qui ronge la France c’est le démantèlement de nos services publics. Je pourrais vous citer quelques actions menées par la région pour favoriser l’amélioration des conditions de vie des plus modestes et les actions pour être un bouclier social mais Alain présentera le bilan et le projet bien mieux que moi.
Je souhaite vous donner mon sentiment sur l’élection, d’abord tempérer tout optimisme à la veille de cette échéance régionale. Rien n’est gagné jusqu'au dépouillement du dernier bulletin de vote.

Même si nous sommes en avance avec notre bilan, en avance avec notre audace et en avance dans notre projet, le danger d’un recul du à un éparpillement des voix sur les multiples listes de gauche existe.

Il nous faut aussi mesurer un risque d’abstention fort, 46% selon une étude datant d’hier, en lien avec un contexte national politique brumeux pour beaucoup de Français, dont le souci majeur est d’abord aujourd’hui de savoir comment survivre dans cette crise, plutôt que de s’interroger sur l’avenir de nos régions, de nos départements dont les élus sont stigmatisés par le gouvernement : trop nombreux, trop chers, trop … trop …. Trop élus en somme ! Alors que nous représentons seulement 1% des élu-e-s de notre Pays.

Si notre lisibilité Régionale est forte, grâce à la personnalité d’Alain, il nous faut être vigilant et combatif jusqu’aux dernières heures de cette élection.


Le chantier est vaste, et ces élections doivent porter un signal fort d’abord en sanctionnant cette droite dure, ensuite en dénonçant les politiques odieuses menées par le gouvernement et le Président de la République dans le champ des libertés publiques.

Les lois s'enchaînent, je pense aux peines planchers, à la loi sur l'audiovisuel public, au fichier Edwige, à l’inflation des gardes à vue, je passe sur les politiques du chiffre en matière d’immigration (plus de 29 000 reconduites à la frontière l’an passé) …..

Les lois s’enchainent et gomment notre démocratie contrainte désormais au cœur de nos territoires…

La réforme des collectivités est à ce titre exemplaire, passée en lecture au sénat Alain et Françoise et Philppe peuvent en témoigner est un déni de la démocratie locale. Je vois dans cette réforme 4 écueils majeurs :
- Le premier c’est la mort annoncée de la parité (l’observatoire national de la parité à fait des projections et nous passerons de 50 % à moins de 16% de femmes élues en 2014 ceci est tout simplement inique !
- Le second écueil c’est la suppression de la clause générale de compétence qui annonce la fin du tissu associatif, sportif, culturel et social mais c’est aussi la mort annoncée de l’indépendance, de la diversité du tissu associatif. Richesse précieuse et moteur de notre cohésion sociale et ici à Talence plus qu’ailleurs.

- Le troisième écueil c’est la transformation du mode de scrutin ! la gauche souvent divisée au premier tour c’est la droite qui récoltera les fruits de ce déni de démocratie (la droite tiendra les régions avec seulement 30% des voix)
- Le quatrième écueil c’est la suppression de la taxe professionnelle qui va nous faire perdre 7 % de nos ressources propres nous rendant ainsi de plus en plus dépendant de l’Etat.

Nous ne sommes pas contre les réformes bien au contraire mais pour des réformes justes.

Dîtes le autour de vous !!

Alors chers amis nous avons un choix simple à faire, c’est celui d’apporter du mieux vivre aux aquitains et penser le monde autrement, tel est le sens de notre engagement et pour cela, cher(e)s camarades, chers amis dés le 14 mars prochain, dés le premier tour, votons et faisons voter pour la seule liste, innovante, solidaire et écologique, pour une Aquitaine de la gauche, socialiste, radicale de gauche, républicaine et citoyenne, votons pour une Aquitaine avec Alain ROUSSET !

Je vous remercie

samedi 13 février 2010


Naïma Charaï : « Féministe, laïque et socialiste je refuse que ma voix soit portée par celle d’un homme même quand il s’agit de celle de Noël Mamère ! »
Lors du débat sur la chaîne parlementaire dans l’émission Pile ou Face du 28 janvier 2010. http://www.lcpan.fr/emission/78768/video à la 14 min!
Noël Mamère me présente comme sa députée suppléante musulmane et étant contre la loi sur la Burqa.Militante féministe, laïque et socialiste, je n’accepte pas que mon député titulaire me présente comme une élue musulmane, je considère que les propos qu’il a tenus dans cette émission sont du même ordre que le dérapage de N. Sarkozy lorsqu’il présentait un préfet comme musulman et que j’avais vivement dénoncée à cette époque.
Laïque et agnostique, je refuse qu’une élue - en l’espèce moi-même - soit présentée, réduite à une appartenance religieuse, bafouant ainsi le principe de la laïcité.
Féministe et militante associative, j’ai toujours milité pour une loi pour l’interdiction de la Burqa en France. Le voile intégral est pour moi l’étendard d’une idéologie sectaire et intégriste, attentatoire à la dignité humaine. Il heurte les valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité. Il véhicule une conception de l’être humain –femme et homme- qui ne saurait être tolérée.Peu nous importe que celui-ci se revendique à tort ou à raison de telle ou telle pratique religieuse ; peu importe que certaines femmes affirment le porter librement. Nul ne peut consentir à sa propre dégradation, et nul républicain ne saurait baisser les bras et abandonner le terrain à ceux qui remettent en cause l’égalité des droits. Voici ma position sur le voile intégrale.
C’est pour cela que je demande à Noël Mamère de retirer ses propos et l’invite à ne plus parler à ma place.
Naïma Charaï
Députée suppléante de Noël Mamère
Conseillère régionale déléguée aux droits des femmes, aux solidarités et à la lutte contre les discriminations.

jeudi 11 février 2010

Brève de campagne !
Mardi lors de ma permanence dans le local de campagne des régionales, j’ai reçu les salarié-e-s de S3G. Ai été interpellée par leurs désarrois par l’annonce de 700 suppressions de postes de leur groupe dans le bassin d’emploi de la CUB. Je les ai écouté avec attention et leur est promis de venir les soutenir lors de leur manifestation devant la préfecture en présence des salarié-e-s de FORD. Chose promise chose due j’étais auprès d’eux ce matin avec Philippe Barbe. Espère que leur combat pour le maintien de leurs ressources pendant 24 mois à partir de leur fin de préavis, sous la forme d’une indemnité supra légale et le paiement de leurs mutuelles au-delà de 9 mois soient suivis. Ses revendications qui me semble minimum espère quelles seront entendues par leur groupe. Vous tiens au courant de la suite de la mobilisation.

samedi 6 février 2010

Actu France Soir: Retraite - Pensions des “indigènes” : l’Etat joue la montre Les anciens combattants d’Afrique du Nord discriminés.
Quatre ans après l’émotion suscitée par le film Indigènes, les retraites des anciens combattants d’Afrique du Nord posent toujours problème : Mohamed Mechti n’a ainsi touché qu’un seul mois de sa nouvelle pension avant son décès dimanche.
La retraite militaire de cet ancien combattant marocain de la Seconde Guerre mondiale n’avait été « décristallisée » (alignée sur une pension française) qu’en décembre. « On joue la montre pour payer les retraites de ces anciens combattants indigènes, alors qu’ils sont très âgés et disparaissent un par un… ça ne grandit pas la République en plein débat sur l’identité nationale », s’emporte Naïma Charaï, conseillère régionale PS d’Aquitaine et présidente de l’association, Les oubliés de la République.

Vendradi soir, son association organisait un hommage à Mohamed Mechti – le modèle pris par Jamel Debbouze dans le film Indigènes – qui pendant dix-sept ans a servi la France, du débarquement en Italie jusqu’aux guerres coloniales.

Le 15 octobre 2008, le tribunal administratif de Bordeaux avait aligné les pensions militaires de six indigènes marocains sur celles de leurs frères d’armes français en vertu des accords Euro-Méditerranée de 1996 (une décision limitée aux ressortissants du Maghreb).

Car depuis 1959, les pensions de retraite de ces combattants d’Afrique du Nord avaient été minorées par la loi. « Ils touchent de huit à dix fois moins que les Français », explique Me Houssan Othman-Farah, l’un des six avocats bordelais de la coordination « décristallisation » (composée notamment de la Ligue des droits de l’homme, de la Cimade et de l’Institut de défense des étrangers du barreau de Bordeaux).

80.000 cas potentiels
« Que ce soit M. Chirac en 2006 ou M. Sarkozy en 2009, on n’est jamais avare de grandes déclarations mais quand il s’agit de payer, ça coince », déplore l’avocate de M. Mechti, Me Christelle Jouteau. Selon elle, le gouvernement a « délibérément entretenu une confusion entre les différents types de prestations servies aux anciens combattants des ex-colonies, laissant croire que le problème était réglé ».

Le tribunal administratif de Bordeaux doit rendre prochainement une nouvelle décision sur une cinquantaine de dossiers identiques aux six premiers jugés en 2008. Selon Les oubliés de la République, 80.000 anciens combattants des ex-colonies françaises ont toujours des retraites militaires cristallisées.

Edition France Soir du samedi 6 février 2010 page 9
Hommage

Hommage émouvant Mr Mechti est rentrée au Maroc par le vol de 20h30 pour retrouver ses proches et son pays de naissance. Merci à Fatiha, Kamel, Jean-Claude, Karim, Moudy, François, Nicolas, Jérémy, aux associations, aux particuliers, à Philippe Dorthes, Matthieu Rouveyre, Michèle Delaunay, Zouina Hammi, Anne Brézillon,le Consul Général du Maroc, les anciens combattants Présents et bien sur Alain Rousset. Ce soir nous étions plus de 150 personnes pour l'accompagner pour son dernier voyage..

Voici le discours que j'ai prononcé en hommage à Mohamed Mechti,Ancien combattant marocain de l'Armée française


Mesdames et Messieurs les élu-e-s,
Mesdames et Messieurs les président-e-s d'associations, Messieurs les anciens combattants,
Monsieurs Alain Rousset Député, Président du Conseil régional d'Aquitaine et Président d'honneur des Oubliés de la République ;
Cher-e-s ami-e-s,

Je vous remercier d'avoir répondu aussi nombreux à cette invitation pour rendre un dernier hommage à Mohamed Mechti.

Permettez-moi d'adresser des remerciement tous particuliers à ses proches, et bien évidemment leur témoigner, au nom des Oubliés de la République, toute ma solidarité et mon amitié face à cette épreuve.

Accompagner Mohamed Mechti dans son dernier voyage, c'est accompagner bien sûr l'homme, mais aussi ce qu'il représente.

L'homme, c'est l'humour, la convivialité et la générosité.

Ce qu'il représente, c'est le sacrifice consenti par tous ces combattants venus de loin pour libérer notre pays.

Et c'est « l'homme » qui a fait du combattant pour la liberté, un combattant pour la justice.

C'est cette envie de partager, de transmettre qui ont fait de Mohamed Mechti l'ambassadeur de tous ces héros qui ont servi sous nos drapeaux et furent oubliés pendant près d'un demi siècle.

50 ans durant lesquelles les anciens combattants issus des anciennes colonies ont touchés des pensions militaires huit à dix fois moindres que leurs frères d’armes français.

En octobre 2008, sa force, sa persévérance et son attachement aux valeurs de la République ont finalement conduit le Tribunal administratif de Bordeaux à revenir sur cette incompréhensible discrimination.


En décidant de revaloriser sa pension militaire (qui est passée de 79 à 800 euros), le Tribunal a ouvert la voie d'une véritable reconnaissance de la Nation à l’égard de ces hommes qui ont courageusement servi sous nos drapeaux.

Mohamed Mechti n'aura touché qu'un mois de pension militaire à taux plein.

Aujourd’hui, ils seraient 80 000, comme Mohamed Mechti, à attendre cette juste reconnaissance de la France.

Âgés de 80 à 90 ans, ils s’éteignent peu à peu.

Le combat que Mohamed Mechti a mené pour la justice ne doit pas rester vain.

Un proverbe arabe dit qu' « un droit ne disparaît pas, tant qu'il y a des hommes et des femmes pour le revendiquer. »

Il est hors de question que ce droit légitime à la reconnaissance disparaisse !!!

Et avec l'ensemble des associations qui oeuvrent depuis des années en faveurs de cette cause (je pense notamment au Collectif coordination décristallisation,... etc), les Oubliés de la République vont poursuivre leur action.

Une nouvelle fois, nous lançons un appel solennel au Président de la République.

D’une part, pour que soit étendue à l’ensemble des anciens combattants la décision que le Tribunal administratif de Bordeaux a rendue pour Mohamed Mecthi.

D’autre part, pour que la proposition de la loi déposée par Alain Rousset en tant que député, soit enfin adoptée par le Parlement.

Mohamed Mechti, c'est aussi le symbole de ce lien qui s'est tissé entre les deux rives de la méditerranée.

Déraciné par la force des choses de son pays natal, le Maroc, Mohamed Mechti a toujours exprimé son amour pour la France et s'est toujours montré digne des valeurs de la République.

Il est grand temps que nos gouvernants en face de même !!!

Ce dimanche soir à l’hôpital de Saint-André, pendant que nous accompagnions Mohamed Mechti dans son dernier voyage, la Marseillaise retentissait dans une chambre voisine car l'équipe de France de Handball gagnait la coupe d'Europe

Cette Marseillaise, je l'entend encore la chanter comme on chante une complainte pour exprimer un amour blessé.

Aujourd'hui j'ose le dire au nom de toute cette assemblée : Mohamed, votre combat ne sera pas vain.
Je vous remercie.

mercredi 3 février 2010

Hommage à Mr Mechti

lundi 1 février 2010

Mohamed Mechti s’est éteint :

Hommage de Naïma Charaï Présidente des Oubliés de la République
et d'Alain Rousset, Président du Conseil régional d'Aquitaine


Mohamed Mechti, ancien combattant des anciennes colonies françaises vient de s’éteindre.Symbole du sacrifice consenti par tous ces hommes venus de loin pour libérer notre pays, il va pour toujours retrouver les siens au Maroc.

Combattant pour la liberté durant la Seconde Guerre Mondiale, Mohamed Mechti fut aussiun combattant pour la justice.

Après 50 ans durant lesquelles les anciens combattants issus des anciennes colonies touchaient des pensions militaires huit à dix fois moindres que leurs frères d’armes français,sa force, sa persévérance et son attachement aux valeurs de la République ont finalement conduit le Tribunal administratif de Bordeaux à revenir sur cette incompréhensible discrimination.

En décidant de revaloriser la pension militaire de Mohamed Mechti (passant de 79 à 800 euros), le Tribunal va finalement rompre avec la position jusqu’alors prise par la France à l’égard de ces hommes ayant pourtant courageusement servi sous nos drapeaux.

C’est donc avec une immense tristesse que nous apprenons son décès.

Aujourd’hui, ils seraient 80 000, comme Mohamed Mechti, à attendre une juste
reconnaissance de la France.

Agés de 80 à 90 ans, ils s’éteignent peu à peu.

Les Oubliés de la république et l'ensemble des associations et élus ayant soutenu cette cause lui rendront un dernier hommage vendredi 5 février, à partir de 18 heures, à l’amicale laïque Dupaty (81 rue Bourbon à Bordeaux).

Pour que son combat ne soit pas vain, nous lancerons une nouvelle fois un appel solennel au Président de la République.

D’une part, pour que soit étendue à l’ensemble des anciens combattants la décision que le Tribunal administratif de Bordeaux a rendue pour Mohamed Mecthi.

D’autre part, pour que la proposition de la loi pour la décristallisation soit enfin adoptée par le Parlement.

Mais Mohamed Mechti c'est aussi le symbole de ce lien fraternel qui s'est tissé entre les deux rives de la méditerranée.

Ce dimanche soir à l’hôpital Saint-André, pendant que nous accompagnions
Mohamed Mechti dans son dernier voyage, la Marseillaise retentissait dans une
chambre voisine (la France remportait le championnat d’Europe de handball).

Cette Marseillaise qu’il a tant chantée, hymne d’un pays qu’il a tant aimé jusqu’à lui donner sa vie.