Mes activités au quotidien

  • Conseillère régionale d'Aquitaine,
  • Députée Suppléante de Noël Mamère et
  • Membre du Parti Socialiste

jeudi 19 juillet 2007

Lettre à Rachida

Madame la Ministre, chère Rachida,

Eu égard à votre fonction, je devrais vous vouvoyer et avoir un minimum de déférence, mais les circonstances qui ont marqué vos dernières 48 heures m'amènent à vous dire « tu ».

Aussi, je vous prie de ne pas m'en vouloir d'utiliser le tutoiement car je m'adresse à vous comme à une alliée de classe.

Avant-hier, tu as défendu ton projet de loi de Lutte contre la récidive à l'Assemblée Nationale, projet qui remet en cause l'individualisation des peines et l'excuse de la minorité. Dans ton projet, les mineurs de 16 à 18 ans ayant commis des crimes et délits graves seront écartés "en cas de deuxième récidive" de l'excuse de minorité. Cette remise en cause de l'ordonnance de 1945 et de l'individualisation des peines ne prend pas en compte la spécificité liée à l'adolescence, le moment de vie où les jeunes sont constamment en mouvement, à la recherche de leur construction personnelle. Ton projet est dangereux car il nie cette dynamique qui permet le changement. Ton projet de Loi fige ce moment et ne laisse plus aucune place à ce processus.

Enfin, les attaques ont fusé dans tous les sens à ton égard. Je suis en colère car indignée de voir des réactions machistes parfois racistes que suscite ta nomination au gouvernement. Ce qui me choque, c'est que ce n'est pas ton projet de loi fort critiquable qui est mis en cause - alors qu'il y aurait tant à dire - mais ce sont tes malheurs familiaux que tout à chacun peut rencontrer lors de son existence, ta capacité à manager une équipe qui font l'objet de tant de commentaires.

Ma réaction est toute simple : je combattrai tes réformes lorsqu'elles seront injustes mais je m'insurgerai avec force et détermination contre les procès personnels qui te sont faits. Tu portes, chère Rachida, une grande responsabilité : c'est la première fois qu'une femme issue de l'immigration accède à une fonction régalienne, et tu n'as pas le droit d'échouer dans tes nouvelles fonctions.

Je combattrais tes réformes mais je souhaite qu'on respecte ta vie privée et qu'on ne te fasse pas de procès d'intention.

Voilà, chère Rachida, je suis une femme de gauche mais reste solidaire quand tu es attaquée en ta qualité de femme issue d'un milieu populaire et de l'immigration.

Bien à toi.

Naïma

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui Chère Naima suis en accord avec toi, combattons le plus fermement possible les projets contraires a nos ideaux sans jamais verser sur les attaques personnelles. Si Rachida Dati est a ce poste, c'est qu'elle en a toute les compétences, que l'on soit en désaccord avec sa vision est une chose tout a fait louable, mais que l'on verse sur des attaques plus personnels et ceux envers qui que ce soit d'ailleurs est intolerable !

Anonyme a dit…

ah... que c'est beau le communautarisme... ça transcende tous les clivages ! Un peu comme ce que Sarko essaye de faire.