Mes activités au quotidien

  • Conseillère régionale d'Aquitaine,
  • Députée Suppléante de Noël Mamère et
  • Membre du Parti Socialiste

mardi 6 février 2007

La récidive de trop

Après la polémique sur les Harkis, Monsieur Frêche récidive avec l’équipe de France de football et relance le débat sur la discrimination positive. Doit-on mettre en oeuvre des politiques spécifiques pour que les “français de souche” accèdent à la fameuse équipe de France? Dans les années 80 nous étions heureux lorsque Platini, Gires ou Rocheteau nous faisaient gagner. Personne ne s’attachait à la couleur de la peau du joueur, mais seulement à son son talent et à sa capacité à nous mener à la victoire. Celle-ci serait-elle moins noble parce que les joueurs sont de couleur? Pourtant, en 1998, des millions de français fêtaient sur les Champs Elysées la victoire du modèle d’intégration à la française car Zinedine Zidane, Lilian Thuram, Marcel Dessailly nous avaient fais Champions du monde.

Les propos de Georges Frêche interrogent notre modèle républicain, la définition de la nationalité et de la citoyenneté. Etre français, cela renvoit-il nécessairement à la notion d’appartenance ethnique ? Je ne le pense pas, être français c’est intégrer les valeurs de la république, la laïcité, la démocratie, et surtout de partager une culture commune transmise par l’Ecole. La France du XXI ème siécle est colorée, diverse, ce qui caractérise sa modernité. Etre français ce n’est pas être “blanc” ou “noir” car cela insinuerait que nous acceptions la notion de “race” comme fondement de notre identité commune.

Si telle est sa définition alors les noirs, les arabes, les asiatiques ... ne peuvent pas accéder à la nationalité. Doit-on enlever la nationalité des citoyens des territoires d’outre-mers, des enfants d’immigrés? Doit-on proposer l’indépendance de la Martinique , la Réunion, la Guadeloupe... Accepter le caractère bigaré de notre société, c’est assumer notre Histoire.

Notre citoyenneté est basée sur le principe du sol et non pas du sang, comme dans d’autres pays européens. C’est notre patrimoine, notre exception, et la remettre en cause, c’est d’une part être antirépublicain, et d’autre part méconnaître le fondement de la Nation.

Notre devoir en tant qu’élu(e)s socialistes est de défendre ce postulat et non pas de le renier. Coutumier de ce type de langage, il fait echo aux idées d’extrême droite, dont la conception de la nationalité introduit une catégorisation des personnes selon leurs appartenances. Cette opinion pernicieuse menace de se diffuser dans l’esprit de nos concitoyens. Elle contribue à la segmentation et remet en cause l’unité de la République. Etre socialiste n’autorise pas de se dédouanner de ce fondement.

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